Les Oeuvres de ses voyages
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Jeune adolescent, il peint à l'aquarelle les paysages qui l'entourent
: les rivières, les péniches, les grandes fermes lorraines.
A l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, c'est la pleine période
de l'Art Nouveau et l'enseignement réserve une large part à
l'étude de la plante. C'est une leçon dont il se servira
pour peindre les bouquets, les arbres et la nature dans son ensemble.
Pour ses paysages de Corse, Raoul qui a admiré les toiles des
Fauves, utilise leur palette chatoyante, jaune safran, vert pomme,
rose fuschia, bleu indigo.
Très admiratif de Monticelli, le peintre marseillais,
dont il copiera plusieurs oeuvres, Raoul reprend sa technique, en
fondant les couleurs, faisant se chevaucher la matière pour
donner du relief et peignant par grands à-plats pour élargir
l'espace.
De ses observations de la nature, et de ses influences
picturales, Raoul gardera le goût des couleurs, brossant ses
paysages avec vigueur et dynamisme, où la lumière est
omniprésente.
Raoul Tonnelier
Né le 4 avril 1884 à Nancy, Raoul, négligeant
ses études, s'intéresse très jeune au dessin et
à la peinture. Ses parents l'inscrivent à l'Ecole des
Beaux-Arts, alors que la ville est en pleine effervescence artistique.
Après son service militaire, il part à Paris et fréquente
l'Académie Julian, dans l'atelier Baschet-Royer jusqu'en 1909.
Apprécié de ses professeurs, il reçoit des mentions
pour son travail et les critiques sont bonnes.
Choisissant de peindre d'après nature, il voyage sur la Côte
d'Opale, au Pays basque espagnol, et en Corse dont il rapporte des toiles
influencées par les Fauves.
Sa première exposition a lieu à Nancy , salle Poirel,
en 1910. Il y présente des paysages d'Espagne et des portraits.
En 1911, il expose à Paris, au Salon des Indépendants,
pas moins de six toiles !
C'est la même année qu'il fait la connaissance de Philippe
et Hélène Berthelot qui le prennent en amitié et
l'aideront dans sa carrière de façon significative.
Incorporé en août 1914 au 26ème Régiment
d'Infanterie, il participe à de très durs combats, mais
il est démobilisé en décembre à cause d'une
maladie pulmonaire. Désireux de participer malgré tout
à l'effort de guerre, il va mettre son talent au service de la
France. En 1915, il crée, avec son ami Gustave Alaux, un spectacle
"La Légende de France" qu'ils présenteront pendant
un an.
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Ayant eu de bons amis russes à l'Académie Julian, il
est très intéressé par les événements
tragiques qui secouent la Russie et s'y rend en juillet 1917. Il tombe
en pleine Révolution et rentre, difficilement d'ailleurs, horrifié
par ce qu'il a vu.
A son retour en avril 1918, pour assouvir sa passion des objets d'art,
il peut ouvrir un magasin d'antiquités, grâce à
un coup de chance extraordinaire. Il exercera toujours son métier d'antiquaire en
parallèle avec celui d'artiste-peintre.
Montmartrois pendant vingt ans, il s'intègre parfaitement à
cette vraie vie de village, mais décide un jour de quitter Montmartre
pour Neuilly. Pendant toutes ces années, il expose régulièrement
à la Société Nationale des Beaux-Arts des portraits
et des paysages. Il voyage beaucoup pour s'approvisionner en meubles
et en objets d'art et devient le spécialiste des lustres de Murano.
Venise est sa destination de prédilection, mais il va aussi en
Belgique, en Suisse, et aux Pays-Bas. Pour son plaisir, il visite l'Espagne
et le Maroc où il retrouve son ami de jeunesse, peintre comme
lui, Jacques Majorelle.
Il fait de fréquents séjours à La Tranche-sur-Mer,
chez ses amis Lemerle, dont il raporte des paysages lumineux et colorés.
En 1936, il achète un beau logis Renaissance dans la Vallée
de la Loire, qu'il aménage avec passion. Quatre ans plus tard,
il perd sa femme Adrienne et se remarie en 1943 avec Geneviève
Bouchard-André dont il a un fils François. Il reprend
ses pinceaux pour peindre son environnement ligérien et la Vendée
qu'il aime.
Il meurt à Cunault, le 25 janvier 1953, dans sa maison qu'il
aimait tant.